Pandora papers

5 ans après les Panama Papers, rien ne semble avoir changé. Aucune démarche politique d’envergure n’a été engagée en 5 ans pour empêcher les plus riches du monde à cacher de l’argent dans des sociétés offshores pour éviter toutes sortes d’impôts et pour commettre des escroqueries financières. Les Pandora Papers publiés aujourd’hui révèlent encore plus d’évasion fiscale que les Panama Papers.
Ce ne sont pas moins de 11,9 millions de documents venant de 14 entreprises qui ont fourni 29’000 sociétés écrans aux plus riches pour cacher de l’argent pas toujours acquise légalement et encore moins moralement. Les masses d’argent se comptent en centaines de milliards !
Parmi leurs clients se trouvent de nombreuses célébrités comme Shakira, mais également plus de 330 politiciens de premier rang. Il y a les habituels dictateurs et monarques dont la corruption est presque attendue. Mais il y a également de nombreux politiciens européens comme Tony Blair, ancien premier ministre britannique. Et pour la première fois, plusieurs États américains sont épinglés comme paradis fiscaux. Même l’ancien directeur du Fonds Monétaire International (FMI), l’institution qui décide si votre politique financière est assez libérale pour recevoir des investissements internationaux, s’est servi d’une société offshore pour éviter de payer ses impôts.
Cela montre que pendant que ces riches élus prennent positions contre l’aide sociale comme un fléau financier, privatisent écoles et hôpitaux pour diminuer la dette publique, ces mêmes élus utilisent des tours de passe-passe pour empêcher la collectivité publique de recevoir les impôts nécessaires au financement de politiques publiques vitales. Des citoyens vivent dans la précarité, ne peuvent se soigner ou s’éduquer ou se loger parce que les riches refusent de payer leur part ! Ce que les classes laborieuses ne peuvent se permettre, car les services des agences financières et légales pour monter les sociétés écrans coutent eux-mêmes des centaines de milliers.
Ces arrangements ne sont de plus pas sujets à poursuites judiciaires, car la plupart de ces montages sont légaux dans les pays qui les proposent. Et la Suisse n’est pas en reste. Ce ne sont pas moins de 90 entreprises de conseils financiers et bureaux d’avocats qui apparaissent dans les Pandora Papers. La FINMA, l’UDC et le PLR avaient assurés que les lois en vigueur suffisaient à combattre le fléau de l’évasion fiscale et avaient empêché toutes réformes. Ces nouvelles révélations nous montrent bien à quel point cela est faux, car les agences dénoncées dans les Panama Papers ne sont pas des banques et ne gèrent pas elles-mêmes les fonds de leurs clients, elles ne sont pas soumises aux mêmes exigences légales. Elles peuvent donc participer à des escroqueries financières sans être inquiétées le moins du monde. Fidinam SA, une entreprise créée par Tito Tettamanti, ancien élu PDC et Conseiller d’Etat du Tessin, est spécialement impliquée dans plusieurs crimes financiers se comptant en centaines de millions. Susanne Reinhardt, une conseillère financière indépendante de Zürich, a quant à elle aidé le président de l’Azerbaïjan à gérer l’argent du pétrole volée à ses citoyens et aurait répondu à un interview disant qu’elle se fichait de qui était ses clients et à quoi servaient les comptes qu’elles fournissaient et géraient.
Le Parlement suisse a refusé en mars dernier d’inclure les conseillers financiers dans les législations de surveillances bancaires, permettant à cette industrie du crime financier de continuer sans surveillances ni craintes de punitions.
Cela ne peut plus durer ! Il est temps d’aller chercher l’argent et de le rendre aux populations à qui cet argent revient !

Sources:
Pandora Papers: An unprecedented leak exposes the inner workings of a shadow economy – YouTube
Leak reveals how Swiss wealth consultants shield global cast of suspects – ICIJ
Les « Pandora Papers » mettent en cause plusieurs dirigeants pour évasion fiscale – rts.ch – Economie